L’Iran se sert de ce travailleur humanitaire pour réclamer la libération d’un Iranien détenu en Belgique.
Cela va faire près d’un an qu’Olivier Vandecasteele, un travailleur humanitaire belge de 41 ans, est détenu en Iran. Après avoir travaillé dans ce pays pendant plusieurs années pour l’association humanitaire reconnue NRC, le Belge avait décidé de se rendre une dernière fois en Iran afin de régler les derniers détails de son déménagement. Mais il a été arrêté par les autorités du pays. Depuis, il est détenu à l’isolement total. Cela donc près d’un an qu’il n’a parlé à personne. Il n’a reçu que de très rares visites. Selon ses visiteurs, Olivier Vandecasteele est très amaigri et souffre de plusieurs problèmes médicaux. Il a vraisemblablement été torturé et ses conditions de détention sont très mauvaises.
Que lui reproche l’Iran?
Après avoir gardé le secret sur ce qui lui était reproché, l’Iran a fini par annoncer que l’humanitaire était condamné pour « espionnage contre l’Iran au profit d’un service de renseignement étranger », pour « coopération avec un gouvernement hostile, les Etats-Unis » et pour « blanchiment d’argent ». En tout, il est condamné à 40 ans de prison et 74 coups de fouet.
En réalité, l’Iran se sert du Belge pour pratiquer « la diplomatie des otages ». En résumé, l’Iran capture des otages issus de pays bien particuliers puis fait pression sur ces pays en condamnant les otages à de grosses peines de prison, voire à la peine de mort. Actuellement, il y a une vingtaine d’Occidentaux prisonniers en Iran. En l’occurence, ce que veut l’Iran de la Belgique, c’est la libération de l’Iranien Assadollah Assadi. Il a été condamné à 20 ans de prison en 2021 pour un projet d’attentat à Paris.
Que peut faire la Belgique?
Les proches d’Olivier Vandecasteele demandent aux autorités belges de tout faire pour libérer l’humanitaire. Plusieurs députés ont par ailleurs demandé à Hadja Lahbib, la ministre belge des Affaires étrangères, de se rendre en Iran pour demander personnellement la libération du prisonnier.
En réalité, la Belgique n’est pas contre le fait de faire cet échange de prisonniers. Toutefois, pour pouvoir le faire, elle a besoin d’un texte légal. Or, le 8 décembre dernier, la Cour constitutionnelle belge a suspendu le texte. Sa réponse définitive n’est pas attendue avant mars. La principale crainte est que le terroriste iranien, s’il est envoyée en Iran, ne fera pas la peine de prison pour laquelle il a été condamné.
Si la Cour constitutionnelle se prononçait contre le transfert des prisonniers, le sort d’Olivier Vandecasteele serait très compliqué. La Belgique devrait en effet trouver d’autres moyens de négocier…
crédit photo : belga